Les chats (et animaux domestiques en général) peuvent-ils être atteints de troubles neuro-développementaux ?
Ce n’était le sujet prévu ce jour, mais une question m’est venu à l’esprit en observant des chats faire des bêtises… et si dans certains cas ces comportements délétères pouvaient être du à un TND ?
Si le TSA et le TDA-H sont des affections bien documentées chez l’humain, caractérisées par des altérations du développement neurologique affectant la cognition, le comportement et les interactions sociales. La question de savoir si ces troubles peuvent également affecter les animaux domestiques, notamment les chats, suscite un intérêt croissant. Cet article examine les preuves scientifiques actuelles concernant l’existence de tels troubles chez les animaux de compagnie.
Compréhension des troubles neuro-développementaux chez l’humain
Les troubles neuro-développementaux englobent des affections d’origine neurologique, qu’elles soient innées ou acquises, se manifestant par des anomalies dans le fonctionnement cognitif, la communication, les comportements ou le développement psychomoteur. Le TSA, par exemple, se caractérise par des déficits dans la communication sociale et des comportements restreints et répétitifs. Le TDAH est marqué par des patterns persistants d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité.
Manifestations comportementales chez les animaux domestiques
Les animaux domestiques, en particulier les chats et les chiens, peuvent présenter des comportements qui, superficiellement, rappellent certains symptômes des troubles neuro-développementaux humains. Par exemple, certains chats peuvent afficher une vocalisation excessive, un manque d’interaction sociale ou une concentration intense sur des objets ou des activités spécifiques. Cependant, interpréter ces comportements comme des manifestations de TSA ou de TDAH nécessite une prudence considérable.
Chez les chiens, des troubles tels que l’ataxie, qui se manifeste par une démarche maladroite, des tremblements ou une perte de coordination, peuvent être observés. Bien que ces symptômes puissent ressembler à des troubles neuro-développementaux humains, ils résultent généralement de causes neurologiques distinctes propres à l’espèce canine.
Limites des comparaisons inter-espèces
Il est crucial de reconnaître que les diagnostics de TSA et de TDAH sont spécifiques aux humains et basés sur des critères comportementaux et cognitifs propres à notre espèce. Les animaux domestiques possèdent des structures sociales, des modes de communication et des comportements intrinsèquement différents. Ainsi, appliquer directement des diagnostics humains à d’autres espèces peut conduire à des interprétations erronées.
Par exemple, un chat qui évite les interactions sociales ou qui est hyperactif ne souffre pas nécessairement d’un trouble comparable au TSA ou au TDAH humain. Ces comportements peuvent être des réponses à des facteurs environnementaux, des problèmes de santé sous-jacents ou simplement des variations normales du comportement félin.
Importance de l’évaluation vétérinaire
Lorsqu’un animal de compagnie présente des comportements inhabituels ou préoccupants, il est essentiel de consulter un vétérinaire. Les professionnels de la santé animale sont formés pour évaluer les comportements dans le contexte de la biologie et de l’écologie spécifiques de l’espèce concernée. Ils peuvent identifier si un comportement résulte d’un problème médical, d’un trouble comportemental ou d’une variation comportementale normale.
Conclusion
Bien que certains comportements observés chez les animaux domestiques puissent rappeler des symptômes de troubles neuro-développementaux humains, il n’existe pas de preuves scientifiques solides indiquant que des affections analogues au TSA ou au TDAH se manifestent chez ces animaux. Les différences fondamentales entre les espèces en termes de neurologie, de comportement et de communication rendent difficile, voire inapproprié, l’application directe de diagnostics humains aux animaux. Rappelons enfin que les comportements chez les animaux comme chez les humains qui nous exaspèrent ne sont pas à pathologiser de façon systématique.
Les sources :
• Bien-être Autiste. (2023). L’autisme et les chats. Récupéré de https://bienetreautiste.com/blogs/infos/l-autisme-et-les-chats
• Cairn.info. (2024). Chapitre 11. Quand l’éducation et la formation d’un chien d’assistance permettent à l’enfant porteur de troubles du neurodéveloppement de grandir en autonomie. Dans Médiation animale à tous les âges de la vie. Récupéré de https://shs.cairn.info/mediation-animale-a-tous-les-ages-de-la-vie–9782848358482-page-311?lang=fr
• Comprendre l’Autisme. (2018). Les interactions affectives entre les chats et les enfants autistes. Récupéré de https://comprendrelautisme.com/les-interactions-affectives-entre-les-chats-et-les-personnes-autistes/
• PhotoToutou.com. (s.d.). Un animal peut-il souffrir de TDAH. Récupéré de https://www.phototoutou.com/faq/un-animal-peut-il-souffrir-de-tdah
• SantéVet. (2024). Ataxie chez le chien : causes, symptômes, traitement. Récupéré de https://www.santevet.com/articles/ataxie-chez-le-chien
• SantéVet. (2025). Chat autiste : est-ce possible ?. Récupéré de https://www.santevet.com/articles/autisme-chat
• Université de Rennes. (2023). Le rôle essentiel de l’animal de compagnie pour l’enfant et sa famille. Récupéré de https://actu.univ-rennes.fr/actualites/le-role-essentiel-de-lanimal-de-compagnie-pour-lenfant-et-sa-famille